D'Annunzio e la "bella Otero" (dettagli)
Titolo: D'Annunzio e la "bella Otero"
Autore: Camillo Antona-Traversi
Data: 1931-09-02
Identificatore: 137
Testo:
D’Annunzio e la “bella Otero"
Gabriele d’Annunzio venuto a Bologna, nel febbraio del 1902, per assistere alla rappresentazione della Francesca da Rimini al « Comunale », rimase vittima di una falsa notizia, che gli procacciò non pochi fastidi.
Al « Teatro Duse », dopo una commedia recitata dalla Compagnia Berti-Masi, si presentò, una sera — come, del resto, annunziava il programma — alla ribalta, la « bella Otero » (1), la celebre cantante-ballerina spagnuola, che aveva incominciato la sua carriera artistica vendendo fiammiferi per le vie di Toledo, e continuato portando in giro, per i « Café-concerts » delle principali città d’Europa, più che le sue scarse qualità d’arte, la superba bellezza e i brillanti suntuosi.
Non appena incominciato il suo « numero », venne interrotta da fischi assordanti.
Al Corriere della Sera e alla Perseveranza di Milano era stato telegrafato che — tra i fischiatori più accaniti — era Gabriele d’Annunzio.
Sulle stesse ali del telegrafo, la notizia giunse rapidamente a Parigi; e Alfred Delilia, nel comunicarla ai lettori del Figaro, sotto il titolo: « Poète peu galant », soggiungeva:
« Les journaux disent que parmi les siffleurs se distingua M. d'Annunzio: tant pis pour M. d'Annunzio! ».
André Beaunier — critico, romanziere e scrittore di non poche eleganze (2) — nel Journal des Débats, commentò con sottile ironia l’accaduto:
« A Bologne, il parait certain que M. me Otero fut mal reçue. On la siffla. Et elle dut battre en retraite, à la hâte pour se dérober à ces manifestations désagréables. Pourquoi l’at-on sifflée?
« Parce que Bologne est une ville excessivement prude. On l' appelle « Bologne la grasse »: on devrait l’appeler « Bologne la prude ».
« Mais voici qui est singulier, dèconcertant et incroyable! Parmi « les plus enragés manifestants », assure-t-on, il y avait Gabriele d’Annunzio... Gabriele d'Annunzio le poète de la Beauté, le parlamentaire de Volupté! Alors, quoi? Change-t-il son fusil d’épaule... Est-ce qu’aujourd'hui ses convictions, rélativement à l’esthétique, subissent une crise analogue à celle de la politique? Est-ce qu'il passe à la laideur? Ou simplement à la pruderie?...
« Ou bien, — mais non! — ne trouve-t-il pas belle la Belle Otero?
« Impossible! La Belle Otero pas belle, c’est contradictoire... Non, il change de principes. Après « le romans de la Rose », il va nous donner ceux de la Violette; il va écrire un « Enfant de Pruderie », il va cómposer des livres pour pensionnats ».
Anche i giornali umoristici s’impadronirono dell'avvenimento, e uno di essi — il Tam-Tam — offriva ai suoi lettori questo divertente dialogo fra la « Diva » e il Poeta:
(Un boudoir rose. - Le Poète et la Diva bavardent après une heureuse réconciliation).
Otero: — C’est égal Tu étais rosse tout de même de monter ainisi une cabale contre moi.
D’Annunzio — J’avais mon plan.
Otero: — Lequel?
D’Annunzio: — Je voulais que tu m'aimes.
Otero: — Ah! et tu crois...
D’Annunzio: — Je crois que j'ai réussi... Tu es de ces femmes qu’il faut battre... Presque toutes les danseuses espagnoles sont dans ton cas.
Otero: — Nous aimons les émotions fortes, c’est vrai.
D’Annunzio: — Ceux qui te donnent de l’argent, tu les exècres.
Otero: — Ils se tuent pour moi, les imbéciles!
D’Annunzio: — Aussi ai-je pensé qu'en te mortifìant, c'etait le seul moyen de trouver le chemin de ton coeur.
Otero: — Oh! de mon coeur... Tu
ne m'aimes pas...
D’Annunzio: — Je ne le nie point.
Otero: — Aussi te rendrai-je la monnaie de ta pièce.
D'Annunzio: — Et comment?
Otero: — Tu fais dire dans les journaux que tu viendras à Paris dire en public ta Canzone di Garibaldi... Ce que je sifflerai, mon vieux!
D’Annunzio: — Mais je ne danse pas, moi!
Otero: — Non!... Tu sautes! (Ils se séparent).
• • •
L’Argus de la Presse, o qualche amico, avendo mandato a Gabriele d’Annunzio il Figaro e il Débats, il Poeta telegrafò in questi termini, da Firenze, al direttore del Figaro:
« Mon cher Directeur (3),
« Il parait qu’une mirifique joyeuseté, recueillie par le Figaro dans une gazette péninsulaire, puis ornée par quelques chroniqueurs élégants, remplit Paris, court les provinces et va traverser les océans! Qui l’eût dit? Qui l’eût cru? Dans la grasse Bologne, parmi les plus acharnés manifestante contre la belle Otero se trouvait le poète de la Beauté! Voici qui est singulier, déconcertant et incroyable! En effet, il s'agit d'une petite saleté offerte à la credulité des imbéciles par un dous confrère chagrin. M. me Otero doit en avoir bien ri, puisque le poète de la Beauté n’avait pas manqué de présenter l'hommage de son admiration officielle (4) à un si magnifique exemplaire de la race latine. Mais il faut, hélas!, tuer la modestie pour bien expliquer la chose et ajouter qu’à son entrée dans une loge (c'était le lendemain d'une « première » heureuse) le susdit poète avait reçu de l'enorme foule une longue ovation dont s'était effarouchée sa proverbiale humilité. Comme vous voyez, mon cher Directeur, en Italie on conserve encore la charmante habitude d'honorer les fils des Muses et de les calomnier.
« Bien à vous.
Gabriele d’Annunzio ». * **
Il Cri de Paris, sebbene l’incidente dovesse tenersi per chiuso, volle riaprirlo pubblicando questa lettera indirizzata a Gabriele d’Annunzio:
«Monsieur,
« Vous avez outragé pubbliquement Caroline Otero, Espagnole de naissance, Française d’adoption, Italienne d'hospitalité.
« Nous vous sommons, à moins d’excuses à elle adressées sur la scène du « Théatre Costanzi » à Rome, de nous mettre en rapport avec deux de vos amis.
Firmato: George V. et Bl. ».
***
Carolina Otero, nelle « Memorie » della sua vita, spiega per qual ragione fu accolta a suon di fischi dagli studenti bolognesi, e si dice orgogliosa della dedica che il D'Annunzio scrisse dietro un suo ritratto.
« Je n'ose la citer qu’en rappelant une foie de plus, qu’en parlant des êtres que nous avons été, ce n'est pas de soi-même en somme que l’on parle ».
Camillo Antona-Traversi.
(1) Soprannominata anche « la rosa di Siviglia »; figlia di madre gitana e di padre greco: di suo vero nome, Carolina Carasson.
«... El Parts, bien entendu, lui fit un triomphe et une coeur. Le duc d’Uzès, le duc d'Orléans, le vicomte de Chanedolé, qui devait se tuer apris avoir dépensé pour elle sa fortune, le prince de Segan, le duc de Dino étaient à ses pieds ».
(2) Morto, nel 1926. mentre si preparava a uscir di casa per andare allo « Châtelet », dove, nella sua qualità di critico drammatico dell' « Echo de Paris », era chiamato a giudicare una nuova commedia.
(3) Il « Figaro ». pubblicando il lungo telegramma del Poeta, si diceva lieto di por fine a uno spiacevole malinteso, e «di fissare un punto importante della storia contemporanea ».
(4) Perchè poi officielle?
Collezione: Diorama 02.09.31
Etichette: Camillo Antona-Traversi
Citazione: Camillo Antona-Traversi, “D'Annunzio e la "bella Otero",” Diorama Letterario, ultimo accesso il 21 novembre 2024, https://dioramagdp.unito.it/items/show/137.